Lancée il y a maintenant un peu plus d’un an, la Clinique des mouvements anormaux du CHIREC remporte un franc succès. La recette de ce succès avec les Drs Alexandra Boogers, neurologue, et Aurélie Degeneffe, neurochirurgienne, le duo médical à la tête de cette clinique.
Le Dr Boogers resitue le contexte de la création de cette Clinique : « La Clinique des mouvements anormaux a en fait été mise sur pied par notre confrère hélas récemment décédé, le Dr Julien Cremers. Son idée était d’offrir tous les traitements possibles pour les patients atteints de la maladie de Parkinson, à savoir les traitements médicamenteux, les traitements avancés tels que la stimulation cérébrale profonde, la revalidation et la kinésithérapie ».
Approche pluridisciplinaire
Le concept de la clinique est donc une approche pluridisciplinaire coordonnée au même endroit, sur le site de Delta : « La maladie de Parkinson étant une maladie neurodégénérative, il est essentiel de pouvoir suivre nos patients tout au long de leur parcours de soins. Ils auront besoin d’un traitement à vie, qui devra être adapté au fil du temps », souligne le Dr Boogers.
« Le patient vient d’abord en consultation chez moi. S’il s’agit d’un début de maladie de Parkinson, je réalise d’abord l’éducation du patient sur la maladie, je le renvoie chez le revalidateur pour évoquer l’opportunité de séances de kinésithérapie. Lorsque la maladie arrive à un stade avancé (5 prises de médicaments par jour, effet des médicaments de courte durée, …), nous discutons alors des patients en concertation multidisciplinaire avec la neuropsychologue et la neurochirurgienne pour évaluer l’opportunité d’un traitement chirurgical. La chirurgie de stimulation cérébrale profonde (Deep Brain Stimulation – DBS) aide à gérer les fluctuations motrices et dyskinésies qui peuvent se présenter dans une maladie de Parkinson avancée », poursuit la neurologue.
Des séances d’info à la DBS
Pour pouvoir espérer de bons résultats à la DBS, il est important de bien sélectionner les candidats : « Nous filmons le patient qui a pris les médicaments, puis nous le filmons sans qu’il ait pris les médicaments. Notre neuropsychologue réalise ensuite une évaluation neuropsychologique. Pour pouvoir proposer la chirurgie, il est essentiel d’avoir une différence qui se situe entre 30 et 50 % entre la situation sans médicaments et avec médicaments. Nous analysons les IRM. Nous parlons aussi des attentes du patient », rapporte le Dr Boogers.
« Une fois les patients sélectionnés, nous leur proposons, à eux ainsi qu’à leur famille des séances d’information de groupe. En effet, nous avons à cœur que les patients, mais aussi les familles sachent à quoi s’attendre. D’ailleurs, les médecins généralistes sont aussi les bienvenus à ces séances », indique le Dr Degeneffe qui voit alors ensuite les patients à la consultation préalable à la chirurgie.
La décision de passer à la chirurgie ne se prend pas à la légère. Ce sont plusieurs mois de cheminement avec le patient qui sont nécessaires pour que le patient soit bien préparé. « Il est vraiment important qu’une confiance s’établisse entre le patient et l’équipe. Il est clair qu’un patient ne va pas nous parler d’éventuels troubles du comportement à la première consultation », souligne Alexandra Boogers.
Une technique chirurgicale innovante
Le Dr Degeneffe est allée se former aux Pays-Bas dans la stimulation cérébrale profonde et a ramené une technique innovante : « Il faut savoir que les patients bénéficient ici d’une anesthésie générale, ce qui n’est pas le cas partout. Or, subir cette intervention éveillé peut être traumatisant. La technique opératoire est mini-invasive et utilise une très petite ouverture dans le crâne, de seulement 4 mm. Le confort du patient demeure l’une de nos principales préoccupations ».
Quant au Dr Boogers, elle a bénéficié d’une formation de deux ans à Toronto au Canada qui lui a permis de développer des compétences spécifiques dans le réglage des stimulateurs. « Après la chirurgie, on attend deux à quatre semaines pour que le cerveau se réadapte. Ensuite, les patients viennent me voir quatre à six fois, avec un intervalle de deux semaines entre les consultations. Le résultat au début n’est pas directement optimal. Je diminue en même temps leurs médicaments petit à petit. Ainsi, leur monde ne change pas du jour au lendemain. Cela met les patients en confiance. Je trouve que rien ne sert de vouloir brûler les étapes et les patients sont satisfaits de cette approche ».
Enfin, l’intelligence artificielle a également fait son entrée dans le suivi des patients porteurs d’un tel stimulateur. L’équipe suit de près les développements de cette nouvelle technologie afin d’offrir aux patients des soins de grande qualité avec ce qui se fait de mieux.
| Comment prendre rendez-vous à la Clinique des mouvements anormaux ? Les patients peuvent prendre rendez-vous en ligne via la plateforme Rosa. Pour les cas urgents, les médecins généralistes peuvent joindre la Clinique des mouvements anormaux par téléphone au 02/434.81.04 ou par mail (alexandra.boogers@chirec.be et aurelie.degeneffe@chirec.be ) |
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