PMA en vidéo-conférence : une première en Belgique francophone

Depuis janvier, le Dr Romain Imbert, spécialiste de la fertilité, a lancé un projet pilote de consultations de procréation médicalement assistée par vidéo-conférence sur le site de Cavell. Un système qui présente de nombreux avantages  pour les patientes, mais qui cache aussi des économies notamment pour les employeurs. Une première pour la PMA en Belgique francophone!
« L’idée de ce projet nous est venue parce que nous avions beaucoup de patientes qui venaient de l’étranger (France, Suisse, Maroc…). Notre pays jouit d’une image très positive en termes de prise en charge de la fertilité. En effet, la Belgique est un pays pionnier dans la médecine de la reproduction. A cela s’ajoutent les problèmes législatifs qui existent dans des pays voisins comme la France où la cryopréservation d’ovocytes pour raison sociale, par exemple, n’est toujours pas permise. Partant de ce constat, nous nous sommes dit que pour ces patientes, il serait peut-être intéressant de leur proposer une première consultation par vidéo-conférence afin de leur éviter les trajets et de grosses pertes de temps », indique le Dr Imbert.

Comment cela se passe-t-il concrètement?
« Il s’agit de patientes qui habitent à l’étranger et à qui l’on propose, pour une première consultation, une vidéo-conférence. Celle-ci dure environ 45 minutes, à l’instar d’une consultation traditionnelle. Pratiquement, nous réalisons un test 48 heures avant la consultation pour nous assurer que le lien de communication est bon », explique le gynécologue.

Pour des raisons de sécurité, il a choisi de ne pas travailler avec Skype comme cela se fait dans certains hôpitaux dans d’autres disciplines, mais bien avec un logiciel hautement sécurisé.

« Nous envoyons un lien à la patiente qui lui permet de se connecter. Elle est la seule personne à pouvoir y avoir accès. Au préalable, nous lui demandons de nous envoyer tous les éléments qu’elle peut avoir en sa possession par rapport à sa fertilité et aux examens qu’elle a déjà subis. Ainsi, quand je l’ai en vidéo-conférence, j’ai déjà ouvert un dossier, je connais ses antécédents et j’ai donc déjà une idée de ce que je peux lui proposer comme traitement », poursuit Romain Imbert.

L’idée est maintenant de réaliser quelques dizaines de vidéo-conférences de ce type et puis d’effectuer une évaluation. « Celle-ci portera notamment sur les problèmes rencontrés, dont ceux d’ordre technique : problèmes de son, de visualisation…  Certains problèmes sont liés au fait que l’hôpital a de nombreux pare-feu. D’autres problèmes émanent de l’équipement de la patiente (par ex : son fournisseur d’internet,…) », précise le gynécologue.

Nomenclature
A ce jour, ce projet pilote est réservé aux patientes étrangères, mais il n’est pas exclu qu’il soit aussi étendu aux patientes belges. « Pour l’instant, nous sommes confrontés au problème de l’absence de numéro de nomenclature pour les consultations par vidéo-conférence. Nous ne pouvons donc pas le proposer aux patientes belges, à moins d’utiliser des pseudo-codes. Nous espérons que la ministre de la Santé publique sera sensibilisée à ce projet et aux économies qui se cachent derrière, tant pour les patientes que pour les employeurs (diminution du nombre d’absences au travail…) », commente Romain Imbert.

Bien sûr, ce système de vidéo-conférence ne peut pas s’appliquer à toutes les consultations. « Rien ne remplacera jamais un examen clinique ! Cela dit, pour les premières consultations ou pour des consultations de suivi (par exemple, évaluation après échec d’une tentative de FIV), ce système a certainement un bel avenir devant lui », conclut le Dr Imbert.

Braine l’Alleud = le centre B, c-à-d le centre où l’on réalise les injections des spermatozoïdes dans les ovocytes, le stockage de gamètes et les transferts d’embryons

Cavell = Le centre A centre du CHIREC où l’on ne peut réaliser que les prélèvements d’ovocytes, les inséminations et les biopsies testiculaires.