Ces dix dernières années, les robots ont fait un véritable boom en orthopédie, si bien que le Chirec en possède désormais quatre, rien que pour cette discipline. Effet de mode ou réelle plus-value ? Voici l’avis du Dr Michel Vancabeke, chef du service d’Orthopédie à Delta, et du Dr Pascal Poilvache, chef du pôle locomoteur de l’hôpital de Braine-l’Alleud.
Les robots sont déjà présents depuis de nombreuses années dans les hôpitaux, mais ils ont bien évolué depuis lors. « D’abord, nous avons connu les robots actifs. Puis, au fil du temps, ils ont évolué vers des robots collaboratifs qui nous aident notamment à placer les scies comme nous le souhaitons », rapporte le Dr Poilvache.
A ce jour, les chirurgiens orthopédiques actifs au Chirec qui posent des prothèses de genou ont tout le loisir d’utiliser l’un des quatre robots mis à leur disposition : deux robots à Delta (le robot Rosa de Zimmer Biomet et le robot Cori de Smith & Nephew) et deux robots à l’hôpital de Braine-l’Alleud (le robot Rosa de Zimmer Biomet et le robot Velys de De Puy Synthes).
Une précision encore plus grande
Le Dr Poilvache, chirurgien spécialisé dans le genou et la hanche, utilise désormais le robot pour un cas sur trois dans la pose de prothèses de genou à l’hôpital de Braine-l’Alleud, et espère aussi bientôt obtenir l’articulation du robot nécessaire à son utilisation dans la hanche.
Pour le chirurgien, le robot l’aide à être encore plus performant : « Le robot nous permet d’affiner la mise en place en tenant compte des différences anatomiques et morphologiques entre les patients, en personnalisant davantage la prise en charge. Nous pouvons ainsi travailler avec une plus grande précision. »
La plus-value derrière l’humain
Quant au Dr Vancabeke, chirurgien spécialisé dans le genou exclusivement, il souligne l’importance d’avoir d’abord de très bonnes compétences en tant que chirurgien, puis d’acquérir les compétences nécessaires à la bonne utilisation du robot. « L’essentiel est d’avoir d’abord un bon chirurgien. Ensuite, le robot est un plus. Son grand intérêt est qu’il nous fait réfléchir à la façon de poser une prothèse, ce qui entraîne un placement encore plus précis. Il nous permet de mieux évaluer la bonne position de l’implant. Mais n’oublions pas que c’est toujours l’humain qui prime puisque c’est le chirurgien qui dit au robot où couper. » Et le chirurgien de conclure : « Jusqu’à ce jour, les études des firmes montrent que le robot apporte clairement une plus grande précision. L’avenir nous dira, dans 10-15 ans, si les résultats cliniques sont également meilleurs. En tout cas, au CHIREC, les gestionnaires ont clairement misé sur la robotique en réalisant les investissements nécessaires, afin d’offrir aux patients et aux chirurgiens les équipements dernier cri ».