Hospitalisation pédiatrique: que font les hôpitaux du Chirec pour diminuer l’anxiété chez l’enfant?

Marionnettes, voitures électriques, films explicatifs, tablettes, infirmières “ludiques”, circuit préopératoire,… les hôpitaux du groupe CHIREC ont mis à la disposition des petits patients plusieurs moyens pour diminuer leur anxiété et celle de leurs parents.

Pour un enfant, venir à l’hôpital, ce n’est pas toujours facile. Pour certains, c’est encore l’inconnu. Pour d’autres, cela rappelle des souvenirs désagréables. L’annonce de l’intervention chirurgicale ainsi que les jours à attendre avant hospitalisation perturbent en effet bien souvent nos petits patients et peuvent les rendre anxieux.

L’anxiété préopératoire désigne le malaise physique et psychologique que peuvent ressentir l’enfant, l’adulte et le sujet âgé lors d’une intervention chirurgicale. Des travaux récents ont établi, chez l’enfant comme chez l’adulte, que des niveaux importants d’anxiété préopératoire augmentaient le risque de complications postopératoires ainsi que la survenue de troubles émotionnels et comportementaux postopératoires. Un niveau important d’anxiété préopératoire était corrélé à des scores de douleurs plus élevés. 

Que faire pour diminuer l’anxiété chez l’enfant?
L’information, la distraction, l’hypnose sont des moyens non médicamenteux permettant de diminuer l’anxiété. Le patient et ses parents arrivent plus détendus à l’hôpital ce qui peut influencer le vécu opératoire et améliorer le confort après l’intervention.

A Ste-Anne St-Remi: un circuit préopératoire
Sur le site de Ste-Anne St-Remi, pour aider le petit patient à «rentrer» dans cet univers qu’est l’hôpital, un circuit préopératoire a été imaginé. C’est un peu comme un chemin sur lequel l’enfant est le héros accompagné de ses parents.

L’infirmière “ludique” les accueille, les guide, applique la crème anesthésiante en vue de la prise de sang et pour aborder ces différentes épreuves, leur confie « ses outils » (tablette, baguette, contes, et autres). Au fur et à mesure que l’enfant avance dans ce parcours, il rencontre des personnes : le pédiatre s’assure qu’il est prêt pour l’opération, les infirmiers(e)s et brancardiers l’accueillent dans leur service où il visite les lieux et rencontre parfois les anesthésistes.

Arrivé à l’étape «jeu», l’infirmière “ludique” invite l’enfant à imiter son parcours avec les Playmobil, et/ou à jouer au docteur qui opère une marionnette. L’enfant n’est pas obligé d’agir, il peut observer ou transformer son parent en docteur, ce qui lui permet de garder une distance bienveillante pour lui-même.

Enfin, lorsque la crème anesthésiante a agi, l’équipe du laboratoire accueille notre héros pour la prise de sang. Grâce à la distraction et/ou respiration, l’enfant porte ainsi son attention ailleurs, s’il le désire. Le jour de son intervention, les infirmières de l’hôpital de jour lui ont préparé un passeport et d’autres moyens de distraction en attendant de rencontrer l’anesthésiste et le chirurgien.

Pour l’équipe soignante, ce circuit préopératoire est un moment de rencontre, d’écoute pour mieux connaître et comprendre l’enfant et ses parents. Entendre ce qui les rassure, leur donner les informations adaptées à l’enfant et son intervention, anticiper le retour à la maison après l’hospitalisation. Le circuit a lieu tous les vendredis sur rendez-vous.

A Delta: une prise en charge pluridisciplinaire allant de l’annonce de l’intervention au retour en chambre après la salle d’opération
La prise en charge débute déjà lors de la consultation chez le chirurgien. Ce dernier remet à l’enfant et à ses parents un passeport spécialement conçu pour eux, dans lequel se retrouvent différents documents. Certains reprennent des informations pratiques et utiles avant le jour J ainsi que des conseils en prévision du retour à la maison. D’autres vont inviter l’enfant à participer en tant qu’acteur dans son aventure à l’hôpital, comme «Les trucs et astuces de Théo et Zoé» et «Partir dans les nuages avec l’anesthésiste», document que notre petit patient lui remettra.

Aussi, le mercredi après-midi, Sylvie, Anne, Béatrice et Anne-Sophie, infirmières pédiatriques, se relayent afin d’assurer avant l’intervention, une rencontre ludique pour les enfants et leurs parents, destinée à les familiariser avec le monde hospitalier (hôpital en Playmobil, Manipulation du matériel, …). Ils sont également invités à regarder le film « Quand les enfants parlent aux enfants », un film vivant avec comme acteurs principaux deux enfants, Théo et Zoé qui expliquent avec des mots simples les différentes étapes de la prise en charge peropératoire.

Depuis plus d’un an, avec la complicité des brancardiers, certains patients âgés entre 3 et 7 ans, se rendent dans le quartier opératoire en voiture ! Ils y arrivent sereins, tellement ils ont focalisé leur attention sur la conduite de leur «bolide».

A l’accueil du quartier opératoire, la prise en charge de l’enfant et de ses parents se poursuit par le biais de couleurs, de senteurs, de jeux,…. de façon à sophroniser l’enfant par la distraction avant l’intervention. Il arrive ainsi régulièrement que l’enfant parte en jouant avec son infirmière en oubliant que ses parents sont là! Ensuite, lorsque l’enfant part en salle, les parents sont dirigés vers la salle d’attente où ils sont informés sur le déroulement de la journée. Ils ont un timing et il leur est proposé un ensemble d’attitudes à avoir à la salle de réveil qui feront que l’enfant aura beaucoup moins mal, saignera moins et sera fortement rassuré. « Les infirmières du réveil adhèrent à ce processus et nous avons un superbe travail d’équipe.

Il en ressort une grande satisfaction parentale mais aussi de nos médecins. », explique Anne Tell, infirmière-sophrologue, comportementaliste, spécialisée en gestion du stress.
En ce qui concerne la prise en charge émotionnelle des adultes, une explication du déroulement de leur journée jusqu’à la sortie suffit en général. Cependant, « si le patient le désire, nous leur apportons une sophronisation par la voix en pré opératoire avec parfois une continuité au réveil », précise Anne Tell.

L’hôpital Delta propose aussi un film explicatif et organise sur rendez-vous tous les mercredi après-midi une visite préopératoire avec le petit patient.

De retour en chambre, les soins postopératoires se feront sous distraction.

A l’Hôpital de Braine-l’Alleud – Waterloo:
L’approche de la prise en charge est globale sur le site de Braine-l’Alleud car les divers temps pré-per-post intervention, sont rythmés par des actions spécifiques. Le Dr Dounia Datoussaid fait partie de l’équipe d’anesthésistes et est référante pédiatrique, « un lien se tisse autour de l’histoire de la prise en charge ».

Lors de la consultation préopératoire, l’enfant est invité à participer à la conversation et de discuter de ce qui va se passer, il reçoit de l’anesthésiste un fascicule sur l’histoire et le déroulement de sa prise en charge; «Les aspects du comment,  pourquoi sont abordés et contextualisés sous une forme ludique ; que font l’anesthésiste, le chirurgien, les infirmiers , le matériel de monitoring est décrit, des jeux sont proposés».  Il reçoit également un masque et est inviter à l’ouvrir à la maison, le décorer et revenir avec à l’hôpital  le jour de l’intervention.  Il s’approprie le masque et devient acteur de son histoire.  «L’enfant est participatif».

Le jour de l’intervention, comme à Delta, il est proposé à l’enfant de se déplacer jusqu’au quartier opératoire en voiture électrique, accompagné de parents présents ou de l’éducateur du service pédiatrique. (Voir vidéo) Il emporte également son masque décoré qui sera utilisé pour l’induction, un objet fétiche comme son doudou par exemple et  un parent pourra être présent durant l’anesthésie.  Pour le Dr Datoussaid, « la prémédication se fait de plus en plus rare grâce à cette perspective globale ».

De retour en salle de réveil, l’accompagnant est présent auprès de l’enfant.

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