La stimulation cérébrale profonde (SCP) désormais réalisée au CHIREC

En rejoignant le CHIREC, le Pr Christian Raftopoulos, ancien chef et fondateur du service de Neurochirurgie des Cliniques Saint-Luc, avait parmi ses objectifs d’amener son expertise dans la SCP. Maintenant que le CHIREC a reçu l’agrément de l’INAMI pour réaliser ces interventions, il les pratique désormais sur le site de Delta, en collaboration avec toute une équipe pluridisciplinaire, dont le Dr Julien Cremers.

« Cette nouveauté au CHIREC s’inscrit dans une volonté de création au sein du Département des Neurosciences de plusieurs cliniques pluridisciplinaires, dont la Clinique des Mouvements anormaux lancée l’an dernier avec le Dr Julien Cremers. Parmi les disciplines indispensables à une bonne prise en charge de ces patients (neurologues, radiologues, neuropsychologues, kinés), la pièce manquante était la neurochirurgie. Nous l’avons donc désormais », se réjouissent le Dr Mathieu Vokaer, chef du département des neurosciences et le Pr Frédéric Collignon, chef de service de neurochirurgie au CHIREC.

Indications
« Lorsqu’une résistance ou une intolérance s’installe au traitement médicamenteux, cela génère chez les patients une perte d’autonomie, un inconfort lié aux tremblements, des douleurs liées à la raideur, … tandis qu’ils sont souvent encore bien sur le plan cognitif. La SCP peut alors venir en aide à certains patients », indique le Dr Vokaer.

La SCP s’adresse principalement aux maladies de Parkinson idiopathiques, mais elle peut aussi être utilisée avec succès dans le tremblement essentiel, la dystonie ou encore l’épilepsie et les troubles obsessionnels compulsifs.

« Concernant les mouvements anormaux, un bon candidat est un patient qui a au moins 5 ans d’évolution de la maladie, avec des fluctuations motrices, des tremblements, qui ne souffre pas de trouble psychiatrique, qui réagit bien à la Levo-dopa mais qui y développe une résistance », détaille le Dr Julien Cremers, neurologue et responsable de la Clinique des Mouvements anormaux.

Procédure chirurgicale
Le Pr Raftopoulos détaille la procédure chirurgicale : « D’abord, sur les images par RMN, il faut définir la cible, c’est-à-dire dans la maladie de Parkinson, les noyaux sous-thalamiques, ainsi que les points d’entrée à la surface du cortex cérébral. Ensuite, le patient entre en salle d’opération et est anesthésié. On peut alors placer un cadre sur la tête où l’on va fixer une sorte de boîte permettant d’identifier les points stéréotactiques de l’espace à l’intérieur de son crâne. On réalise alors une fluoroscopie 3D dont les images sont envoyées vers un PC où toutes les images sont fusionnées afin d’obtenir les coordonnées stéréotactiques des cibles et points d’entrée ».

« On peut enfin installer le cadre stéréotactique dans lequel on introduit les coordonnées calculées. Les électrodes définitives peuvent ainsi être insérées dans le cerveau.  Reste alors à tunneliser les deux électrodes, refermer et retirer le cadre, après quoi une nouvelle fluoroscopie 3D est réalisée », poursuit le neurochirurgien, qui précise néanmoins que comme dans toute chirurgie, les risques ne sont pas nuls : risque hémorragique par trajectoire inférieur à 0,5% et risque infectieux entre 2 et 5 %.

Qu’attendre d’une telle intervention ?
« Le patient doit prendre une photo de lui-même au moment où il est au mieux de sa forme. La SCP doit lui offrir un état similaire », explique le Dr Cremers. « En principe, l’intervention est très efficace chez les patients qui présentent des tremblements importants, des fluctuations motrices majeures ou beaucoup de dyskinésies induites ».

Toutefois, il faut savoir que la SCP ne résout pas tous les problèmes. « Les patients qui ont des troubles de l’équilibre majeurs, des dysarthries prononcées, des dysphagies importantes ou encore des troubles cognitifs sévères ne vont pas voir améliorer ces symptômes », précise le neurologue.

Renvoi via les MG
« Les généralistes qui rencontrent des patients avec des mouvements anormaux peuvent nous les adresser pour une mise au point. Nous pourrons alors établir un diagnostic précis, optimiser le traitement et déterminer, le cas échéant, s’ils sont éligibles pour la SCP. Si oui, nous pouvons désormais les opérer chez nous », conclut le Dr Vokaer.

Découvrez à travers cette vidéo les explications du Pr Raftopoulos sur la stimulation générale profonde

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