Le bloc opératoire, un jeu d’enfant: la Basilique se dote d’une tablette numérique en guise d’anxiolytique

Depuis peu, la Clinique de la Basilique s’est dotée d’un nouvel outil à destination des jeunes patients: des tablettes tactiles. Elles leur sont proposées, avant l’entrée en salle d’opération, lors de l’induction d’anesthésie et en salle de réveil.

Ces tablettes sont équipées de jeux afin de détendre les enfants et de les rassurer. Les enfants patientent ainsi dans de meilleures conditions: leur esprit est ailleurs, ils sont absorbés par la tablette et ne prêtent guère attention à l’univers des soins. L’angoisse est réduite et le mauvais souvenir de l’induction d’anesthésie au masque, qui peut être vécu comme une expérience traumatisante, est évité. En effet, même lorsque l’anesthésiste place le masque sur le visage de l’enfant, la tablette est maintenue devant ses yeux pour conserver le contact visuel de l’enfant avec l’écran. Les écrans ont cette capacité de capter l’attention de l’enfant (comme celle de l’adulte). Ce qui représente un inconvénient dans le quotidien de l’enfant peut ainsi devenir un avantage dans un contexte périopératoire.

Les médicaments à visée anxiolytique, donnés en préopératoire quasi systématiquement, retardent le réveil, prolongent la durée de séjour en salle de réveil et ne sont pas dénués de risques. L’usage de la tablette, qui crée une véritable obnubilation, aurait un réel impact: la réduction ou la disparition complète de la prémédication. Elle permet de réduire le stress périopératoire de façon non pharmacologique. Enfin, pour l’enfant, le soin devient un jeu, et la tablette un outil de soin. Quant aux parents, ils redoutent moins l’angoisse de leur enfant, qui va en salle d’opération dans de meilleures conditions!

Améliorer le bien-être de l’enfant opéré constitue une plus-value dans leur prise en charge

Certains hôpitaux français vont plus loin: l’enfant devient acteur de ses soins dans un jeu de piste virtuel: il est le héro du jeu dans lequel il doit notamment identifier des objets de son environnement hospitalier, et il reçoit en fin de parcours hospitalier un cadeau ou un diplôme pour le féliciter de son courage.

Faut-il étendre l’usage de la tablette aux adultes, également touchés par le stress préopératoire? Ou leur proposer de prendre leur propre tablette ou smartphone, leurs écouteurs pour écouter leur musique favorite? Et favoriser ainsi la déconnexion et l’anxiolyse?

Dr Gilbert Bejjani, Médecin-chef de la Clinique de la Basilique
Dr Sophie Lalieu, anesthésiste, Clinique de la Basilique

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