Un programme innovant pour accompagner les patients avant une chirurgie thoracique

L’activité physique dans la prise en charge des maladies chroniques a une importance de plus en plus reconnue. Avoir une activité physique soutenue réduit indirectement le taux de mortalité des patients souffrant de pathologies multiples, tandis que l’inactivité physique est un important prédicteur du risque de réadmission à l’hôpital. Elle est associée à une mortalité plus élevée chez les personnes âgées et chez les patients souffrant de maladies chroniques maladie pulmonaire obstructive (BPCO).

Avec l’âge, les capacités d’adaptation diminuent progressivement, ce qui rend les personnes âgées plus vulnérables suite à une réduction de l’autonomie. Leur participation à la vie sociétale se restreint en raison de la diminution progressive de l’activité physique.
Des événements majeurs de la vie comme l’hospitalisation et la chirurgie peuvent compromettre davantage leur statut et les activités de la vie quotidienne.

Dans la BPCO, trois éléments (facteurs) sensibilisent les patients, leurs familles et leur entourage : la qualité de vie liée à la santé; la fréquence des hospitalisations et, bien entendu, la mortalité.

En ce qui concerne l’utilisation des soins de santé, une analyse longitudinale de plus de 5 ans des patients atteints de BPCO a démontré que la modification de l’activité physique au cours des 2 premières années prédit significativement les hospitalisations 3 ans plus tard : les personnes sans activité physique régulière, ceux qui ont maintenu un niveau d’activité physique faible ou les personnes qui ont réduit leur activité physique étaient beaucoup plus susceptibles d’être hospitalisés que ceux avec des niveaux plus élevés d’activité physique.

Nous savons également qu’il y a souvent de fortes associations entre de faibles niveaux d’activité physique et de mortalité.

La réhabilitation pulmonaire constitue une part essentielle la prise en charge des maladies pulmonaires chroniques.
Cette approche non pharmacologique apporte aux patients souffrant – notamment de BPCO – une amélioration notable dans leur qualité de vie (réduction de la dyspnée, meilleure tolérance à l’effort, diminution du nombre des exacerbations, et augmentation de l’autonomie.)

Fort d’une expérience depuis de nombreuses années en réhabilitation pulmonaire, l’équipe médico-chirurgicale a initié voici deux ans un programme de réhabilitation péri opératoire auprès des patients redevables (nécessitant) une chirurgie thoracique.

L’acte chirurgical est connu pour aggraver l’atrophie musculaire due au stress chirurgical, ce qui peut engendrer des complications sévères, voire mortelles comme c’est le cas chez les patients subissant des gestes chirurgicaux à proximité du diaphragme

Cet acte comporte souvent une réduction du capital alvéolaire source de diminution de la capacité respiratoire.

Accompagner le patient de manière proactive (notamment dans l’arrêt du tabagisme) tant en préopératoire qu’en postopératoire apporte un gain substantiel dans l’évolution post chirurgicale, la récupération maximale de la fonction physique et le recouvrement d’activités socio-familiales.

Pour mieux illustrer ce propos voici un exemple parmi d’autres :
« Exemple de traitement de kiné chez une femme de 81 ans … »

Myers J, Prakash M, Froelicher V, et al. Exercise capacity and mortality among men referred for exercise testing. N Engl J Med 2002; 346: 793–801.
Waschki B, Kirsten A, Holz O, et al. Physical activity is the strongest predictor of all-cause mortality in patients with COPD. Chest 2011; 140: 331–342.
Hoogeboom TJ, Dronkers JJ, et al. Merits of exercise therapy before and after major surgery. Curr Opin Anaesthesiol. 2014 Apr;27(2):161-6.
López-García A, Souto-Camba S, et al. Effects of a muscular training program on Chronic Obstructive Pulmonary Disease patients with moderate or severe exacerbation antecedents. Eur J Phys Rehabil Med. 2014 Sep 5.

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Illustration De Fontalvie
Dr P. Wulleman – CHIREC – Hôpital de Braine-l’Alleud-Waterloo